vendredi 11 août 2017

L'amour à pleines dents.
Cali Keys.
Editions Diva Romance.
313 pages.
En librairie depuis le 7 juin 2017.

Résumé:

À vingt-quatre ans, Mélissa Müller, compositrice-interprète, quitte la Suisse (et donc la fondue au fromage et le chocolat), direction le Québec (et donc la poutine et le smoked-meat) ! Mais ce qu'elle n'avait pas prévu (mais pas du tout du tout), c'était que son chéri la plaquerait en pleine balade romantique sur le Mont-Royal. Seulement Mélissa ne peut pas retourner en Suisse. Pas tout de suite, du moins. Car ce qu'elle n’a dit à personne, c'est qu'elle s'est inscrite au concours Best Singer, et qu'elle compte bien le gagner. Diane a perdu Charles, son mari, il y a quelques années. Pour ne pas sombrer dans la dépression, elle s'investit dans son magasin de cupcakes, Sweet Cuppins, et engage Mélissa sur-le-champ. Ensemble, elles vont apprendre à reprendre goût à la vie, à aller au bout de leurs aspirations. Et qui sait, peut-être vont-elles aussi retrouver l'amour ?

Mon avis:

Je lis très rarement des prix littéraires mais celui-ci m'a interpellé par le ton de son résumé et de la biographie de Cali Keys qui laissait présager un roman très drôle idéal pour l'été. Je remercie donc les Editions Leduc.s pour l'envoi de ce titre.

Il y a bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé, mais j'ai dévoré ce roman en à peine une journée. Divertissant, drôle, léger, émouvant également parce qu'il aborde des sujets plus sensibles comme la recherche d'identité ou encore le deuil, c'est le roman à côté duquel vous ne pouvez pas passer. Je vous invite à entrer chez Sweet Cuppins la petite cupcakerie de Diane, à l'intérieur de laquelle se diffusent de savoureux arômes de vanille, de chocolat et de citron. On savoure cette histoire comme on savoure un délicieux gâteau, c'est doux, c'est sucré et on a pas envie que cela se termine. Sweet Cuppins est un petit café dans lequel on se sent bien, qui réchauffe le cœur et qui surtout permet à Diane de surmonter le départ soudain de son mari Charles cinq ans plus-tôt.

Diane est une femme de 55 ans qu'il est difficile de ne pas aimer tant elle a de qualités. Profondément gentille, dotée d'un très grand cœur, ouverte et souriante, elle peine pourtant à retrouver le goût de vivre. Ses journées s'articulent autour de sa passion les pâtisseries et sa maison qui semble devenue un piège à souvenirs à la gloire de son amour perdu. Elle m'a beaucoup touché parce que malgré sa volonté de surmonter cette dure épreuve elle n'arrive pas à surpasser son chagrin. Elle se renferme sur elle-même en passant ses soirées à relire les lettres assez troublantes et énigmatiques que Charles lui a laissé. J'ai aimé le mystère qui tourne autour de cet homme car nous ne savons pas ce qu'il est devenu. Est-il parti? Est-il mort? Quoi qu'il en soit le suspens reste entier pratiquement jusqu'à la fin, et même si j'avais deviné ce qui lui était arrivé, je n'ai pu m’empêcher d'être ému.

Le roman s'articule également autour d'un autre personnage Mélissa, une jeune femme de 24 ans qui vient tout juste d’emménager à Montréal au Canada des rêves plein la tête. Passionnée de musique depuis toute petite, son but ultime est de percer dans la musique et de pouvoir partager ses compositions avec le monde entier. Malheureusement elle a des difficultés à se faire connaître et n'est pas forcément encouragée et soutenue par son petit ami Steve qui lui occupe un poste de contrôleur de gestion dans une banque. En effet il ne considère pas cette passion comme un éventuel métier durable et rémunérateur mais plus comme une lubie irréalisable qu'il faut vite oublier. J'ai été presque choquée de constater qu'il a même honte d'elle lorsque qu'elle enchaîne les petits boulots pour survivre en attendant de vivre de sa passion. J'ai tellement détesté cet homme si étroit d'esprit, si égoïste et rabat-joie. On voit vraiment qu'il y a un gros problème de communication dans ce couple qui ne se comprend plus. Ils m'ont vraiment fait l'effet d'être mal assortis ou alors d'être arrivés à la fin de leur histoire où chacun campe sur ses positions et où l'un fait passer ses besoins avant le bonheur de l'autre. Et c'est exactement ce que j'ai ressenti chez Steve. On comprend alors que Mélissa ne pourra pas avancer tant qu'elle sera avec lui.

Mais Mélissa est une jeune femme profondément amoureuse de son petit ami qui n'est autre que son premier amour. Elle n'ose donc pas le blesser en se confrontant à lui et en lui soumettant ses propres choix de vie. J'ai été touchée par ce personnage parce qu'il y a énormément de bonté en elle tout comme Diane, même si j'aurais aimé qu'elle soit parfois plus ferme et qu'elle défende plus ses opinions. J'ai tellement ri en sa compagnie car c'est une femme très drôle, gaffeuse, qui ne réfléchit pas toujours avant d'agir, à l'image de Bridget Jones. Comme cela fait du bien de voir de telles héroïnes qui malgré les difficultés qu'elles rencontrent au quotidien ne baissent pas les bras et continuent de voir la vie du bon côté.

Alors lorsque ces deux personnages féminins si charismatiques et attachants se rencontrent cela donne un joyeux mélange de douceur, de confidences et de crises de fous rire. Diane va permettre à Mélissa de surmonter son chagrin d'amour et le mal du pays qui la ronge petit à petit. Se sentant complètement seule, délaissée et incomprise c'est grâce à l'amitié de Diane et à ses délicieux cupcake qu'elle va petit à petit reprendre confiance en elle et en son talent. J'ai adoré voir leur complicité, leur façon de s'exprimer et leur culture si différente, ce qui est très drôle et qui m'a d'ailleurs un peu rappelé le roman Le mec idéal existe il est Québécois de Diane Ducret. Mélissa quant à elle va être un peu la fille que Diane n'a jamais eu, une bouffée d'air frais qui va lui redonner peu à peu gout à la vie et l'envie surtout de sortir et peut-être de refaire sa vie.

Un roman que j'ai dévoré, dans lequel je me suis sentie bien, qui m'a permis de m'évader complémentent au cœur du Canada parmi les feuilles et le sirop d'érable, qui m'a fait réfléchir sur les priorités que l'on donne à sa vie, sur la nécessité de ne jamais baisser les bras, de croire en ses rêves, de ne pas écouter les autres qui ne croient pas en vous et vous dissuadent d'accomplir des choses qui vous tiennent à cœur. C'est un roman idéal pour l'été parce qu'il est simple, léger, certes par moments prévisible mais pour ma part cela ne m'a pas gêné car il aborde aussi des sujets plus durs comme le deuil, les difficultés à trouver qui on est vraiment et à trouver sa voie. Je suivrai donc avec attention les prochaines parutions de cette toute jeune auteure qui a écrit un premier roman qui n'a rien à envier je pense à d'autres du même genre comme La petite boulangerie du bout du monde de Jenny Colgan pour ne citer que lui, qui a connu un franc succès.

Pour conclure:
Si vous recherchez un roman frais, léger, idéal pour l'été, si vous adorez les bonnes odeurs de pâtisseries, les bons sentiments, les jolies histoires d'amour et d'amitié, mais qui aborde également des sujets plus sensibles comme la perte d'un être cher ou la quête d'identité, foncez! En prime une jolie échappée au cœur du Canada dont les différences culturelles avec La France vous feront à tout les coups sourire. Un régal! 

Ma note: 18/20.

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