Les larmes noires sur la terre.
Sandrine Collette.
Editions Denoël.
336 pages.
En librairie depuis le 2 février 2017.
Résumé:
Il a suffi dâune fois. Une seule mauvaise dĂ©cision,
partir, suivre un homme Ă Paris. Moe nâavait que vingt ans. Six ans aprĂšs,
hagarde, Ă©puisĂ©e, avec pour unique trĂ©sor un nourrisson qui lâaccroche Ă la
vie, elle est amenĂ©e de force dans un centre dâaccueil pour dĂ©shĂ©ritĂ©s,
surnommĂ© «la Casse». La Casse, câest une ville de misĂ©reux logĂ©s dans des
carcasses de voitures brisées et posées sur cales, des rues entiÚres bordées
dâautomobiles embouties. Chaque Ă©pave est attribuĂ©e Ă une personne. Pour Moe,
ce sera une 306 grise. Plus de siĂšges arriĂšre, deux couvertures, et voilĂ leur
logement, à elle et au petit. Un désespoir. Et puis, au milieu de
lâeffondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq
femmes sâĂ©paulent pour affronter ensemble la noirceur du quartier. Elles vont
adopter Moe et son fils. Il y a lĂ Ada, la vieille, puissante parce quâelle
sait les secrets des herbes, Jaja la guerriÚre, Poule la survivante, Marie-Thé
la douce, et Nini, celle qui veut quand mĂȘme ĂȘtre jolie et danser. Leur force,
câest leur cohĂ©sion, leur entraide, leur luciditĂ©. Si une seule y croit encore,
alors il leur reste Ă toutes une chance de sâen sortir. Mais Ă quel prix? AprĂšs
le magistral Il reste la poussiĂšre, prix Landerneau Polar 2016, Sandrine
Collette nous livre un roman bouleversant, planté dans le décor dantesque de la
Casse.
Mon avis:
Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure mais la couverture choc de ce roman et son résumé empreint de détresse m'ont vraiment donné envie de la découvrir. Je remercie donc beaucoup les Editions Denoël pour l'envoi de ce titre.
Je dois dire que j'ai commencĂ© ce livre en me demandant si j'allais l'apprĂ©cier autant que je l'espĂ©rais, car la plume de l'auteure est je trouve assez particuliĂšre, comme saccadĂ©e. Certains morceaux de phrases n'ont pas de verbe, et j'ai dĂ» souvent les relire deux fois pour en comprendre pleinement le sens. Mais au bout de quelques pages je n'y ai plus fait attention, car j'Ă©tais complĂštement happĂ©e par cette histoire effarante, par le destin tragique de Moe qui a 26 ans seulement voit sa vie et ses rĂȘves complĂštement dĂ©truits. Elle qui pensait avoir trouvĂ© le grand amour va vite dĂ©chanter, en devenant le souffre douleur d'un homme violent, mĂ©prisant, qui la rabaisse sans cesse. Seule solution, fuir pour essayer de trouver un avenir meilleur pour elle, mais surtout pour son bĂ©bĂ©.
Moe est une jeune femme qui m'a profondĂ©ment Ă©mu. Le courage et la force qu'elle puise dans l'amour de son fils est exemplaire, car malheureusement la vie ne va pas lui faire de cadeaux . Comment s'en sortir lorsque l'on a personne pour nous aider, ni famille, ni amis, dans un pays qui nous est totalement Ă©tranger ? Comment trouver un emploi alors mĂȘme que l'on a un nourrisson sur les bras? Elle va connaĂźtre tour Ă tour la prĂ©caritĂ©, la rue, ĂȘtre victime d'agressions sexuelles, subir la faim, la honte d'elle-mĂȘme et de ce qu'elle est devenu. A travers le personnage de Moe et son histoire on se rend compte que l'on peut trĂšs vite tout perdre, ce qui glace le sang.
Bien Ă©videmment ce qui devait arriver arriva. Moe se retrouve pris en charge par les services sociaux. Et lorsque je pensais que rien de plus affreux ne pouvait lui arriver, ce qu'elle va vivre Ă partir de ce moment lĂ est bien pire que l'enfer. Une invraisemblable aberration lorsque l'on pense que ces organismes sont normalement lĂ pour aider les plus dĂ©munies. Sa vie dĂ©sormais se rĂ©sumera Ă une carcasse de voitures dans une casse, dans lesquelles on parque les ĂȘtres humains comme des animaux. Cet endroit m'a vraiment fait penser aux camps de travail pendant la seconde guerre mondiale, car il est impossible d'en sortir sous peine de mort immĂ©diate, parce que les journĂ©es sont rythmĂ©es par le travail aux champs, et parce que les habitants doivent supporter quotidiennement le sadisme des gardiens, les vols, les viols et par consĂ©quent les avortements.
Heureusement, Moe va dans son malheur avoir la chance de tomber dans un groupe composĂ© de 5 filles toutes plus attachantes les unes que les autres. Au fil des pages on va nous dĂ©voiler leur histoire et ce qui a fait qu'elles en sont arrivĂ©es lĂ . Chacune Ă leur maniĂšre m'ont touchĂ©, car les drames qu'elle ont vĂ©cu sont abominables: attentats, guerre, Ă©migration, esclavage, abandon... Elles vont ainsi dĂ©cider de sâentraider, de se soutenir coĂ»te que coĂ»te pour ne pas mourir de dĂ©sespoir, mĂȘme si aucune ne sait vraiment de quoi l'avenir sera fait, ni si elles pourront un jour sortir d'ici.
C'est un roman trĂšs sombre, mais absolument magnifique qui aborde Ă©normĂ©ment de thĂšmes diffĂ©rents et qui fait rĂ©flĂ©chir surtout sur la prĂ©caritĂ©, comment les laissĂ©s pour compte de la sociĂ©tĂ© sont perçus et comment ils pourraient ĂȘtre traitĂ©s, car vivre dans une casse n'est pas si diffĂ©rent de la rue finalement. On prend conscience alors des difficultĂ©s qu'ont les gens Ă s'en sortir, la facilitĂ© avec laquelle ils sont prĂȘt Ă tout accepter comme Moe quand il n'y a plus d'espoir, comme la prostitution, ou dealer de la drogue... Tout au long du roman on se demande si ces cinq femmes vont en rĂ©chapper, et surtout ce que va faire Moe. Tenter de fuir Ă nouveau au pĂ©ril de sa vie, ou alors se rĂ©signer?
Pour conclure:
Un roman coup de poing, dur, touchant, qui nous montre à travers le portrait de six femmes battantes et plus particuliÚrement Moe, toute la misÚre et la noirceur que recÚle le monde, à quel point il est si facile de tout perdre et comme il est difficile alors de s'en sortir. Un livre que j'ai terminé en larme, à lire absolument.
Ma note: 20/20. Un coup de coeur!
Mon avis:
Je n'avais jamais entendu parler de cette auteure mais la couverture choc de ce roman et son résumé empreint de détresse m'ont vraiment donné envie de la découvrir. Je remercie donc beaucoup les Editions Denoël pour l'envoi de ce titre.
Je dois dire que j'ai commencĂ© ce livre en me demandant si j'allais l'apprĂ©cier autant que je l'espĂ©rais, car la plume de l'auteure est je trouve assez particuliĂšre, comme saccadĂ©e. Certains morceaux de phrases n'ont pas de verbe, et j'ai dĂ» souvent les relire deux fois pour en comprendre pleinement le sens. Mais au bout de quelques pages je n'y ai plus fait attention, car j'Ă©tais complĂštement happĂ©e par cette histoire effarante, par le destin tragique de Moe qui a 26 ans seulement voit sa vie et ses rĂȘves complĂštement dĂ©truits. Elle qui pensait avoir trouvĂ© le grand amour va vite dĂ©chanter, en devenant le souffre douleur d'un homme violent, mĂ©prisant, qui la rabaisse sans cesse. Seule solution, fuir pour essayer de trouver un avenir meilleur pour elle, mais surtout pour son bĂ©bĂ©.
Moe est une jeune femme qui m'a profondĂ©ment Ă©mu. Le courage et la force qu'elle puise dans l'amour de son fils est exemplaire, car malheureusement la vie ne va pas lui faire de cadeaux . Comment s'en sortir lorsque l'on a personne pour nous aider, ni famille, ni amis, dans un pays qui nous est totalement Ă©tranger ? Comment trouver un emploi alors mĂȘme que l'on a un nourrisson sur les bras? Elle va connaĂźtre tour Ă tour la prĂ©caritĂ©, la rue, ĂȘtre victime d'agressions sexuelles, subir la faim, la honte d'elle-mĂȘme et de ce qu'elle est devenu. A travers le personnage de Moe et son histoire on se rend compte que l'on peut trĂšs vite tout perdre, ce qui glace le sang.
Bien Ă©videmment ce qui devait arriver arriva. Moe se retrouve pris en charge par les services sociaux. Et lorsque je pensais que rien de plus affreux ne pouvait lui arriver, ce qu'elle va vivre Ă partir de ce moment lĂ est bien pire que l'enfer. Une invraisemblable aberration lorsque l'on pense que ces organismes sont normalement lĂ pour aider les plus dĂ©munies. Sa vie dĂ©sormais se rĂ©sumera Ă une carcasse de voitures dans une casse, dans lesquelles on parque les ĂȘtres humains comme des animaux. Cet endroit m'a vraiment fait penser aux camps de travail pendant la seconde guerre mondiale, car il est impossible d'en sortir sous peine de mort immĂ©diate, parce que les journĂ©es sont rythmĂ©es par le travail aux champs, et parce que les habitants doivent supporter quotidiennement le sadisme des gardiens, les vols, les viols et par consĂ©quent les avortements.
Heureusement, Moe va dans son malheur avoir la chance de tomber dans un groupe composĂ© de 5 filles toutes plus attachantes les unes que les autres. Au fil des pages on va nous dĂ©voiler leur histoire et ce qui a fait qu'elles en sont arrivĂ©es lĂ . Chacune Ă leur maniĂšre m'ont touchĂ©, car les drames qu'elle ont vĂ©cu sont abominables: attentats, guerre, Ă©migration, esclavage, abandon... Elles vont ainsi dĂ©cider de sâentraider, de se soutenir coĂ»te que coĂ»te pour ne pas mourir de dĂ©sespoir, mĂȘme si aucune ne sait vraiment de quoi l'avenir sera fait, ni si elles pourront un jour sortir d'ici.
C'est un roman trĂšs sombre, mais absolument magnifique qui aborde Ă©normĂ©ment de thĂšmes diffĂ©rents et qui fait rĂ©flĂ©chir surtout sur la prĂ©caritĂ©, comment les laissĂ©s pour compte de la sociĂ©tĂ© sont perçus et comment ils pourraient ĂȘtre traitĂ©s, car vivre dans une casse n'est pas si diffĂ©rent de la rue finalement. On prend conscience alors des difficultĂ©s qu'ont les gens Ă s'en sortir, la facilitĂ© avec laquelle ils sont prĂȘt Ă tout accepter comme Moe quand il n'y a plus d'espoir, comme la prostitution, ou dealer de la drogue... Tout au long du roman on se demande si ces cinq femmes vont en rĂ©chapper, et surtout ce que va faire Moe. Tenter de fuir Ă nouveau au pĂ©ril de sa vie, ou alors se rĂ©signer?
Pour conclure:
Un roman coup de poing, dur, touchant, qui nous montre à travers le portrait de six femmes battantes et plus particuliÚrement Moe, toute la misÚre et la noirceur que recÚle le monde, à quel point il est si facile de tout perdre et comme il est difficile alors de s'en sortir. Un livre que j'ai terminé en larme, à lire absolument.
Ma note: 20/20. Un coup de coeur!
Merci de nous faire dĂ©couvrir ce roman! Il me tente beaucoup mĂȘme s'il doit ĂȘtre trĂšs dur!
RépondreSupprimerOui il comporte parfois des passages assez difficiles, mais ce n'est pas décrit de façon trop horrifique.
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